Lorette
Spectacle de théâtre et danse pour les appartements



Samedi 25 Juin 2005
Chez Charlie & Caty





Lorette est une forme artistique fragmentaire, navigant dans un univers onirique et surréaliste.
Interprétée par trois femmes, comédiennes, danseuses, de nationalités différentes, ce spectacle interroge la féminité avec fantaisie et convivialité.





Mise en scène
Augustin Bécard

avec
Lisette Garcia-Grau
Vasiliki Sachpazi
Gwendoline Rothkegel

Photographies
Aurélie Leporcq

Durée 50 minutes

Un spectacle de la Compagnie Viracocha
Avec le soutien de l'Association Viracocha - Bestioles
Contact
Augustin Bécard
22, rue de la tombe Issoire
75014 Paris
Tel 06 72 74 48 53
augustin.b@noos.fr

Des femmes, un conte.

D’un côté, la fin de la mode porno-chic : rideau sur les objets sexuels !

De l’autre des anniversaires féministes : 50 ans de droit de vote, 30 ans de loi Veil.

Comment nos contemporaines conjuguent-elles cette concordance des temps ?

Quelle liberté de représentation de la femme ont-elles ?

Comment expriment-elles leur féminité aujourd’hui ?

Alors même que les enjeux de la condition féminine se sont déplacés de la loi vers les comportements, comment vivre dans son quotidien les exigences de la vie domestique, celles de la réussite professionnelle et exprimer une sexualité ni pute, ni soumise ?

Augustin met en scène les improvisations de Lisette, Gwendoline et Vicky : comment les femmes révèlent-elles leur identité sous les contraintes et les codes de la différenciation des rôles voulues par la culture et la société? C’est la forme du conte et son univers merveilleux qu’a choisi Augustin pour interroger la femme dans son corps poétique.

De mon intérieur, le théâtre.

« … D’une part le dehors, de l’autre le dedans, ça peut être mince comme une lame, je ne suis ni d’un côté ni de l’autre je suis au milieu je suis la cloison, j’ai deux faces et pas d’épaisseur c’est peut être ça que je sens, je me sens qui vibre, je suis le tympan, d’un côté c’est le crâne, de l’autre le monde, je ne suis ni de l’un ni de l’autre… » Samuel Beckett.

Dans cet appartement qui est le vôtre ou celui de vos amis, l’espace privé devient public, une intimité s’expose. Quels sont donc ces moments où nous nous plaçons en représentation de et dans notre propre intérieur ? Les diapositives d’Aurélie interrogent la pose de femmes photographiées chez elles, de tous âges, de toutes origines. Mises en abîme, elles radiographient les frontières de la féminité et de ses universaux.

Le dialogue permanent des 3 personnages entre réel et fantasme, la fragmentation de leurs vies, et le saisissement comique rétablissent la réalité des images créées pour le spectateur.

Chaque performance révèle l’appartement qui la reçoit : accepterons-nous de confronter nos représentations à celles de ce théâtre d’intérieur ?

« Une lorette est plus amusante que la Vénus de Milo »

(Gustave Flaubert, l’Education sentimentale)

En lisant les Notes de Cuisine de Rodrigo Garcia, nous avons entendu les plaintes alanguies des sirènes d’Elle et de Vogue. Puis, est venue la mise en garde d’Elisabeth Badinter sur la parité : Fausse route ! Enfin, Shere Hite** nous a interpellé :

« En Occident, le fondamentalisme bénéficie du soutien objectif d’hommes qui ne se considèrent ni fondamentalistes, ni féministes (« Je leur souhaite de réussir, mais je ne vois pas en quoi la lutte des femmes me concerne »). Ils sombrent dans la passivité et se contentent d’un rôle d’observateur alors que les femmes se heurtent à de dangereux stéréotypes, qu’on ridiculise leurs tentatives d’obtenir l’égalité des droits, qu’on les dépeints comme des objets sexuels, et qu’on stigmatise les féministes, « bouffeuses d’hommes qui n’ont que ce qu’elles méritent ».

Pourquoi restent-ils aveugles –pourquoi refusent-ils d’admettre que l’avancée des femmes joue un rôle capital dans le progrès (spirituel) des hommes eux aussi ? »

Les lorettes sont ces « jeunes femmes élégantes et faciles, courtisanes ou grisettes »* qui étaient nombreuses au XIXème siècle à fréquenter le quartier de Notre Dame de Lorette à Paris.

Nous nous engageons, à notre manière, c’est-à-dire en nous amusant.

* : définition donnée par Le Robert.

** : in L’interdiction de Barbie : féminisme et vie privée

Dramaturgie: Damien Desvignes